Shell se résout à penser climat
Les investisseurs font bouger les choses dans le monde du brut. Le groupe Royal Dutch Shell va fixer des objectifs précis de réduction de son empreinte carbone, qui figureront parmi les critères passés au crible lorsqu’il s’agira de fixer la rémunération de ses dirigeants. Un revirement complet pour le géant pétrolier, obtenu sous la pression de plusieurs actionnaires emblématiques, dont l’Église d’Angleterre et Robeco. Si ses concurrents Total et BP s’étaient déjà engagés à fixer des objectifs précis, Shell s’était toujours opposé à cela. Son directeur général, Ben van Beurden, estimait qu’il n’était pas prudent de se profiler trop précisément dans ce domaine en raison des risques juridiques. Mais le vent a tourné. À partir de 2020, Shell fixera chaque année des objectifs en termes d’émissions de gaz polluants à trois ou cinq ans. Pourquoi cette décision? «Les investisseurs institutionnels ne se contentent plus de déclarations d’intentions mais veulent pouvoir mesurer la progression des entreprises sur les grands enjeux environnementaux et sociaux, confie Antoine Mach, directeur de l’agence ESG Covalence à Genève. En prévoyant de lier ces objectifs à la rémunération de ses dirigeants, Shell reconnaît qu’il s’agit d’un enjeu stratégique qui pénètre au cœur de la gouvernance de l’entreprise.» Suite…
Source: Tribune de Genève